Critères d'édition

Le corpus des messes anonymes est une collection homogène qui se veut fidèle, dans les limites du possible, au texte musical dans le respect de son état d’origine (notation et état de la source).
La plupart de ces messes est attestée dans une seule source (témoin unique). Cependant, chaque édition est accompagnée d’un apparat qui signale les erreurs éventuelles présentes dans la source et les interventions de l’éditeur sur le texte musical. On y trouvera également des remarques générales sur la pièce et, le cas échéant, la bibliographie la concernant (éditions, études, analyses …). Une bonne partie de ces messes est anépigraphe, ce qui oblige à leur donner le titre fictif de Missa [Sine nomine]. Elles ont été numérotées par ordre d’apparition dans les manuscrits concernés.

Musique

Transcription : Integer valor Les valeurs d’origine du texte musical sont toujours, et dans tous les cas, respectées (donc inchangées), y compris les passages en augmentation ou diminution proportionnelle ou affectés par un changement de signe de mensuration (par ex. tempus imperfectum diminutum). La notation de la partition suit les conventions modernes suivantes :
• la Brève parfaite est pointée
• la Longue vaut 2 mesures ; la Longue pointée vaut 3 mesures (modus minor imperfectus, tempus imperfectum ; modus minor imperfectus, tempus perfectum ; modus minor perfectus, tempus imperfectum ; modus minor perfectus, tempus perfectum ). Exception : la valeur de la Longue est flexible en cas de imperfectio ad partes ou de coloration
• comme pour la Longue, la Maxime vaut 4 mesures ; la Maxime pointée vaut 6 mesures

Mesure : la barre de mesure pointillée n’est qu’un repère visuel. Elle contient toujours et dans tous les cas la valeur d’une brève. A l’intérieur d’un passage en proportio tripla ou sesquialtera la barre de mesure est supprimée en présence d’une hemiolia temporis.

Clefs : on utilise les clefs modernes . Les clefs utilisées dans la source sont indiquées au début de chaque section de la messe.

Signes de mensuration : on utilise les signes de mensuration de la source.

Ligatura et Color: on utilise les signes conventionnelles pour indiquer les ligaturae et les colores

Signes diacritiques : [ ]
Les corrections et les intégrations sont signalées dans la partition entre parenthèse carrée et répertoriées dans l’apparat qu’on trouve au début de chaque messe.

Texte

Le texte liturgique respecte l’usus scribendi de l’époque (par ex. eleyson au lieu de eleison ; celi au lieu de coeli ; terre au lieu de terrae etc.), tandis que la ponctuation suit la norme des livres liturgiques couramment utilisés, en particulier du Kyriale du Graduale Triplex et du Missel grégorien de l’Abbaye de Solesmes.

Disposition du texte : la disposition du texte sous la musique respecte, dans les limites du possible et du bon sens, l’agencement planifié dans la source. Le texte liturgique est assez souvent fragmentaire dans les deux ou trois voix inférieures, qui ne présentent, dans certains cas, que des fragments textuels (notamment dans le Gloria et dans le Credo, comme par ex. Confiteor ou Et resurrexit). Le texte manquant n’est pas restitué. La disposition de ces fragments textuels dans l’édition respecte l’agencement planifié dans la source, même en cas d’erreur d’évaluation de la part du scribe.

Répétitions éditoriales : l’italique indique les répétitions textuelles de l’éditeur. Les répétitions sont séparées par une virgule. Dans certains cas, la syllabation d’un même mot du texte liturgique peut comporter des syllabes en “romain” et d’autres en “italique”, pour indiquer la disposition du texte dans la source. Ceci concerne surtout le Sanctus et ses sous-sections. Par ex. « O-san-na, O-san-na in ex-cel-sis, in ex-cel-sis. » indique que le deuxième « Osanna » n’est pas dans la source et que les syllabes de « in excelsis » ont été disposées dans la source au début et à la fin d’une ou plusieurs périodes musicales.

Ligaturae : dans l’édition on retrouve la disposition des syllabes du texte liturgique à l’intérieur d’une ou plusieurs ligatures, car, généralement, il n’y a pas d’autres choix.