Denis Gautier. Œuvres Monique ROLLIN Paris, CNRS-Éditions, 1996 Collection Le corpus des luthistes français ISBN 2-217-05425-7, 205 pages, 24,5 x 32 cm

Denis Gautier dont la valeur est unanimement reconnue, demeure le plus illustre représentant de l’école française de luth. Surnommé « l’incomparable », ce virtuose tenu en grande estime par le roi, doit à son grand renom de se produire devant les plus hautes personnalités à la ville comme à la cour, au milieu du XVII^e siècle.

Ses œuvres bénéficient d’une très large diffusion en France comme à l’étranger pendant près d’un siècle encore après sa mort, en 1672. Elles sont conservées pour la plupart dans deux livres gravés et dans le célèbre et somptueux manuscrit rédigé à la gloire de l’illustre luthiste, la Rhétorique des Dieux auquel ont participé des artistes de renom comme le peintre Eustache Lesueur ou le graveur Abraham Bosse. Plus de cent pièces nous sont parvenues parmi lesquelles certaines ont été recopiées dans une quarantaine de manuscrits. En dehors des préludes et des fantaisies, ce sont pour la plupart des danses constitutives de la suite classique (allemandes, courantes, sarabandes, gigues) auxquelles viennent s’ajouter des pavanes, canaries, chacones et une gaillarde. Plusieurs d’entre elles sont suivies d’un double. D’autres, parmi les plus célèbres, ont donné lieu à de nombreuses adaptations pour divers instruments. Pour les grouper, Denis Gautier adopte un plan proche de celui de la suite classique, apportant ainsi une contribution importante à l’évolution de cette forme.

L’édition des œuvres de Denis Gautier s’imposait donc auprès de celles des plus célèbres luthistes du XVII^e siècle déjà parues dans cette collection. Selon la tradition du « Corpus des Luthistes Français », ce volume présente la tablature accompagnée de son appareil critique et complétée par une transcription interprétative en notation moderne. Il permet d’apprécier l’influence exercée par l’œuvre de cet éminent luthiste sur ses contemporains et successeurs qui se glorifient unanimement d’avoir reçu son enseignement ou se considèrent comme ses héritiers.