Eustache du Caurroy. Preces ecclesiasticæ Marie-Alexie COLIN (éd.) Paris, Klincksieck, 1999 Collection Épitome musical ISBN 2-252-03280-2, 600 pages, 23,5 x 33 cm

Eustache du Caurroy naît en 1549 à Gerberoy, près de Beauvais, et meurt à Paris le 7 août 1609. Si quelques documents attestent des liens de certains membres de sa famille avec le milieu musical, rien ne permet de préciser les conditions dans lesquelles le compositeur reçut sa formation.

Bien qu’en 1609 il affirmât avoir servi les rois de France durant quarante ans, aucun document n’a encore avéré sa présence auprès de Charles IX, mort en mai 1574. Il semblerait qu’il ne soit entré au service de la chapelle royale qu’au cours de l’année 1575. En effet, son nom n’apparaît pas dans l’état de la maison d’Henri III donnant, à la date du 23 janvier 1575, la liste des « officiers domestiques » qui recevront des gages pendant l’année. En revanche, les registres incluant les noms des lauréats du concours de musique d’Évreux, le puy de sainte Cécile, le mentionnent comme chantre de la chapelle d’Henri III, lorsqu’en 1575, il remporte le cornet d’argent avec Rosette pour un peu d’absence, air à quatre voix composé sur un texte de Philippe Desportes. C’est d’ailleurs sous cette dénomination qu’il apparait encore l’année suivante, dans les mêmes registres, quand l’orgue d’argent le récompense pour le motet à cinq voix Tribularer si nescirem, et en 1583, lorsque le luth d’argent couronne sa chanson à cinq voix Beaux yeux. En 1578, il est rémunéré pour les charges de sous-maître et de haute-contre qu’il remplit à la chapelle royale. À ces fonctions, s’ajoute en 1595 celle de compositeur de la musique de la chambre du roi et, en 1599, il porte le titre de compositeur de la musique de la chapelle du roi. D’autre part, la chapelle privée de Catherine de Médicis le compta également parmi ses membres, comme en témoigne l’état de la chapelle de la reine mère pour les années 1585 et 1587.

Toutes ces responsabilités offrirent quelques prérogatives au compositeur. Ainsi, en 1602, afin d’obtenir le poste de « taille » de la chapelle royale, il offre quarante livres tournois à un certain Jehan Le Jeune qui comme lui, aspire à cette fonction. En décembre 1605, l’entrée d’un chantre dans le chœur de la Sainte-Chapelle du Palais est soumise à sa décision. L’obtention de nombreux bénéfices après 1594, année du sacre d’Henri IV, constitue un autre témoignage de la reconnaissance dont il jouissait alors. Entre 1596 et 1606, il obtient un canonicat à la Sainte-Chapelle de Dijon, des prieurés à Saint-Cyr en Bourg, Passy, Saint-Ayoul de Provins, et une prébende à Sainte-Croix d’Orléans. De cette situation, il sut tirer de nombreux avantages financiers, et ce jusqu’à la fin de sa vie.