La Renaissance introuvable ? Entre curiosité et militantisme : la Société des concerts de musique vocale religieuse et classique du prince de la Moskowa (1843-1846) Rémy CAMPOS Paris, Klincksieck, 2000 Collection Épitome musical ISBN 2-252-03294-4, 268 pages, 15 x 21 cm |
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De 1843 à 1846, la Société des concerts de musique vocale religieuse et classique fondée par le prince de la Moskowa fit découvrir au public parisien un répertoire largement inédit. Pendant quatre ans la fine fleur du faubourg Saint-Germain collabora avec enthousiasme à une entreprise à la fois militante (pro-catholique et romaine), archéologique (remettant en lumière les maîtres anciens de la musique religieuse) et esthétique (retrouvant un plaisir de l’écoute et de l’exécution à partir de partitions longtemps oubliées).
À l’affiche de l’institution : Palestrina, Lassus, Victoria ou Janequin mais aussi Haydn, Hændel, Marcello et beaucoup d’autres – voire même quelques faux
Pour comprendre ce qui a amené à programmer dans les séances de la salle Herz des musiciens aussi dissemblables à nos oreilles, il faut se replonger dans un monde profondément exotique : où l’amateur n’est pas encore un artiste qui n’a pas réussi ; où le répertoire n’est pas une chose fixée de toute éternité ; où l’authenticité n’a que peu à voir avec ce que l’on met aujourd’hui sous ce mot ; où l’usage même d’une partition diffère de ce qui nous est familier. Dans cet univers musical disparu depuis plus d’un siècle, la Renaissance n’est pas forcément là où on l’attend.