BONARD, Laurent

Prêtre et maître des enfants de la cathédrale d’Amiens à partir du 4 octobre 1547, il occupe ce poste jusqu’en 1553 au moins, date à laquelle on perd sa trace. Jusqu’alors, les liens de parenté éventuels avec la famille d’instrumentistes du même nom qui travaillaient à Paris au début du XVII^e siècle, ou avec les Italiens Francesco et Iseppo Bonardo, dont la musique est d’abord imprimée par Scotto entre 1564 et 1586, n’ont pu être prouvés.

La très simple Au jour, au jour, chanson populaire narrative sur des vers hexamétriques et un refrain octosyllabique, est publiée en 1554 par Adrian Le Roy, avec une réduction de guitare de l’imprimeur lui-même. Toutes les autres chansons ont été éditées par Nicolas du Chemin entre 1550 et 1552. Dans ces pièces, composées sur des textes lyriques le plus souvent de huit ou dix vers décasyllabiques, Bonard privilégie des structures clairement articulées (de forme générale ABA), une répétition finale des deux derniers vers et de leur musique (qui reprend parfois le début de la pièce) et un style très fréquemment homophonique qu’animent à l’occasion quelques passages imitatifs. Amour et mort ont faict une alliance et Mort et amour un jour se rencontrerent partagent la même structure poétique et musicale et l’incise mélodique de la partie de tenor. J’ay tant souffert, seul quatrain du corpus, se distingue de ce style, avec sa composition continue (à l’exception de la reprise des deux derniers vers), et une écriture homophonique réservée à la mise en valeur du mot « Hélas ».

Nele GABRIËLS
traduction : Marie-Alexis COLIN